La moitié des denrées alimentaires jetées avant commercialisation par les détaillants est constituée de seulement 7 fruits et légumes : bananes, pommes, tomates, salades, poivrons, poires et raisins.
Alors que la FAO estime qu'un tiers de l'alimentation produite est gaspillée, intervenir au niveau des revendeurs en ciblant les principaux fruits concernés pourrait être un premier pas, efficace et encourageant à la fois économiquement et d'un point de vue environnemental.
En 2011, la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations, Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) estimait qu'un tiers de la nourriture produite pour la consommation humaine est perdue ou gachée, ce qui a un coût économique, environnemental et social considérable.
Un constant d'autant plus navrant que dans le même temps 795 millions de personnes souffrent de sous-nutrition.
Et l'augmentation de la population mondiale (supposée être de 9,6 milliards en 2050) intensifie le prélèvement fait sur les ressources naturelles. Le développement de stratégies permettant d'éviter la perte des denrées produites est donc devenu une priorité, tant pour les entreprises que pour le secteur public. Des initiatives tendant vers le "zéro déchets" se mettent progressivement en place.
Dans ce contexte, identifier les "points clés" du gaspillage alimentaire prend toute son importance car y remédier permettrait de premières avancées significatives à moindre effort.
Une estimation récente (2016) a montré qu'en Europe, 70% du gaspillage alimentaire intervient à domicile et dans les points de revente alimentaires (restauration ou commerce de détail).
Deux études européennes de 2017 indiquent que 29 à 34% des kilos de denrées gaspillées dans les commerces de détail sont des fruits et légumes. Economiquement, la valeur du gaspillage de fruits et légumes lors de la vente au détail représentait 43 milliards de dollars aux Etats-Unis en 2008. En Autriche, la part des fruits et légumes représentaient même 53% de la valeur des produits gaspillés en 2014. Une étude suédoise montre quant à elle que le gaspillage au nveau des fruits et légumes a atteint 46% de l'empreinte carbone générée par le gaspillage en 2015.
7 produits représentent 50% du gaspillage chez les revendeurs
Une étude de l'Université de Karlstad vient de démontrer qu'en 2013, sept produits représentaient presque la moitié des déchets alimentaires en fruits et légumes au niveau des revendeurs.
Cette étude menée chez trois grands revendeurs suédois en termes de quantité, de coût économique et d'impact sur le climat a recensé 68 tonnes de fruits et légumes (~2% de la masse totale concernée par ces revendeurs), pour un coût de 165 000 € et un équivalent CO2 de 32 600 kg.
20 produits font partie du "top déchets" et parmi eux, 7 représentent presque 50% des fruits et légumes jetés avant d'être vendus : bananes, pommes, tomates, salades, poivrons, poires et raisins.
Repenser la lutte contre le gaspillage alimentaire
La facture de ce gaspillage représente pour 85% la perte des produits eux-mêmes, pour 9% les heures passées par les employés à retirer les produits invendables des rayons et pour 6% le fait de se débarrasser des produits.
La perte des produits eux-mêmes représentant la plus grande part de la facture, une stratégie pourrait être que les employés consacrent plus de temps à des mesures évitant la perte des denrées alimentaires : doubler le temps qui est consacré réduit de 10% la perte en denrées.
Sources :
"Waste of fresh fruit and vegetables at retailers in Sweden – Measuring and calculation of mass, economic cost and climate impact" dans la revue scientifique Resources, Conservation and Recycling
publication scientifique datée de mars 2018