Dans 40 ans, plus d'un milliard d'êtres humains manqueront d'eau, sous l'effet conjugué du changement climatique et de l'urbanisation.
Ce seront la moitié de la population mondiale et la moitié du PIB mondial qui souffriront de la pénurie d'eau (si la gestion de l'eau n'est pas améliorée d'ici là). L'impact économique de cette catastrophe annoncée sera-t-il l'argument convaincant pour que la gestion de l'eau devienne la préoccupation de tous ?
L'étude "Urban growth, climate change, and freshwater availability" (urbanisation, changement climatique et accès à l'eau) publiée par PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences) propose des prévisions démographiques et hydrologiques, ainsi que des scénarios de changement climatique. Dans les villes, ce sont déjà actuellement 150 millions de gens qui manquent d'eau (moins de 100 litres par personne et par jour).
D'ici 2050, les villes compteront près de 3 milliards d'habitants supplémentaires. Ce seront donc plus d'un milliard d'êtres humains qui seront en pénurie d'eau, sous l'effet conjugué du changement climatique et de l'urbanisation. Dans les zones impactées, la population de poissons sera naturellement affectée par cette pénurie d'eau, avec des conséquences graves pour les habitants dans plusieurs régions.
Source : Etude Urban growth, climate change, and freshwater availability (PDF, en anglais)
Le rapport "Without sustainability, 'severe' water scarcity by 2050" est réalisé par Veolia Water (filiale du groupe français à Chicago, spécialisée dans les services de traitement de l'eau et des eaux usées) et l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (International Food Policy Research Institute, IFPRI).
Il dresse un bilan à l'horizon 2050 pour quatre stratégies possibles d'ici là et souligne que la pénurie d'eau est un problème environnement et économique actuel.
En Chine et en Inde, la pénurie d'eau commence déjà à menacer dangereusement la croissance : plus de 1,4 milliard d'individus vivent déjà dans des zones à stress hydrique élevé dans ces deux pays.
Sans modification de la gestion de l'eau, d'ici 2050, ce sont 45% du PIB mondial (63 milliards de dollars) qui seront concernés et 52% de la population mondiale (4,8 milliards d'individus) qui vivront dans des zones touchées par le manque d'eau.
La préservation de l'eau est donc de plus en plus une décision économique, même pour les entreprises qui ne s'en occupent pas directement, ce qui devrait donc enfin toucher une corde sensible !
Source : Rapport Without sustainability, 'severe' water scarcity by 2050 (PDF, en anglais)
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