Infos sourcées - "santé globale" : environnement, biodiversité, climat, santés humaine et animale

2012 03 Jim Zachos copyright Ira BlockSelon une étude dirigée par la paléo-océanographe Bärbel Hönisch (Université de Colombia), les océans de la planète s'acidifient à un rythme sans précédent sous l'effet des émissions anthropiques croissantes de gaz carbonique.

Le niveau d'acidité des océans atteint un niveau sans précédent depuis 300 millions d'années et menace l'ensemble de la vie marine.


Au cours du dernier siècle, le CO2 a augmenté de 30 % dans l'atmosphère pour atteindre 393 parts par million (ppm) et le pH des océans a diminué de 0,1 à 8,1, signe d'une plus grande acidité.

Cette évolution - 10 fois plus rapide que celle enregistrée au cours des derniers 56 millions d'années ! - pourrait encore diminuer ce pH de 0,3 unité d'ici la fin de ce siècle pour s'établir autour de 7,8.

"Un tel niveau d'acidification risque d'entraîner dans les océans des bouleversements équivalents à ceux observés durant le pic thermique qui a marqué la transition du Paléocène à l'Eocène, il y a 56 millions d'années", avertit Bärbel Hönisch : à cette époque, suite au doublement du niveau de CO2 dans l'atmosphère, la température moyenne de la planète avait augmenté de 6°C en 5 000 ans, ce qui avait notamment entraîné une montée sans précédent du niveau général des mers et une disparition d'environ 10 % des espèces marines au cours des 20 000 années suivantes.

Cet épisode catastrophique a pu être reconstitué il y a une vingtaine d'années grâce à l'analyse des sédiments récupérés au fond de l'océan dans l'Antarctique.

Nous avons à présent la preuve que dans le passé l'acidification des océans produite par un accroissement brutal du niveau de CO2 atmosphérique provenant de gigantesques éruptions volcaniques a profondément perturbé le biosystème marin, provoquant une extinction de nombreuses espèces et l'apparition de nouvelles formes de vie, souligne Bärbel Hönisch qui poursuit "Si les émissions humaines de CO2 se poursuivent au rythme actuel nous risquons la disparition définitive d'organismes marins majeurs, comme les récifs coralliens, les huîtres et les saumons."

Ces craintes sont déjà confirmées par une étude publiée dans la revue Nature en 2011 qui montre qu'une hausse de l'acidité océanique (avec une diminution du pH à 7,8) dans les récifs coralliens proches de la Papouasie Nouvelle Guinée, a entraîné une diminution de plus de 40 % de la masse de ces coraux.

Ce phénomène est le résultat d'une absorption trop rapide du CO2 dans l'océan qui réduit considérablement la formation de carbonate utilisé par les coraux pour développer les récifs mais également par  les mollusques et certains planctons pour leur coquillage.

Cette perturbation majeure du cycle du carbone entraîne notamment une dissolution des coquilles de phytoplancton dont les résidus se déposent sur les fonds marins et détruisent les foraminifères (des protozoaires marins entourés d'une capsule calcaire).

Au final, c'est donc l'ensemble du cycle biologique marin qui est perturbé et affecté de manière irréversible.

Source 
Université de Columbia

 

Sciences participatives

Infos "repères"

Infos en cartes

Infos en vidéo

Livres

A lire ailleurs

Gaz de schiste, un non-sens économique

Depuis cet été, des experts mettent sérieusement en doute le bien-fondé économique de la fracturation hydraulique. «La production des puits décline si rapidement aux Etats-Unis qu’ils ne seront jamais rentables», dit l’expert Tim Morgan dans un article intitulé «Gaz de schiste, la bulle internet de notre temps», paru le 4 août dans le Telegraph. Responsable global de la recherche chez le courtier en énergie Tullett Prebon jusqu’en 2013, il estime que la fracturation, ou fracking, est une absurdité économique.

logo bilan à lire sur bilan.ch

More articles [EN]

Think twice about roof racks: added items cost you as much as +25% in gas

england 150397 pixabay mini While you get ready to hit the road this summer, think twice before hitching a roof racks to your car: added items cost you as much as 25% more in gas! In US, the increasing usage of roof racks (+200% in 2040) may turn into a real concern: they already are responsible for almost 1% of fuel consumption.
Lawrence Berkeley National Laboratory researcher Alan Meier and Yuche Chen of the National Renewable Energy Laboratory have estimated the fuel consumption penalty of roof racks.

Lire la suite...