Le conseil municipal de Los Angeles (USA) a récemment adopté, à l’unanimité, le lancement d'une campagne meatless monday pour encourager les habitants de la ville à réduire leur consommation de viande, en la supprimant de leur menu un jour par semaine.
Appuyée sur des outils de communication et la participation de restaurants, cette initiative est l'une des nombreuses démarches du mouvement international "lundis sans viande".
Où ? Pourquoi ? Comment ? Voici un petit tour d'horizon de ce mouvement qui veut faire réfléchir sur les impacts de l'alimentation sur l'Homme et son environnement... et compte de plus en plus de participants - individuels, restaurants et collectivités - également en France !
Petit historique...
Le berceau de cette campagne née en 2003 est le département de la Santé Publique de l’Université américaine Johns Hopkins à Baltimore qui voulait faire réfléchir sur les impacts d’un apport réduit en produits animaux sur l'environnement et l'homme.
La campagne "Meatless Monday" se voulait une invitation à prendre conscience de l’impact de nos choix alimentaires sur la planète et l’ensemble de ses habitants.
Elle a fait des émules sur tous les continents et s'est développée aux États-Unis mais aussi au Canada, en Angleterre, en Hollande, en Norvège, au Brésil, en Finlande, en France, en Belgique (qui, elle, a opté pour le jeudi).
Le lundi a été choisi car il semblerait qu'une habitude liée au début de la semaine soit plus suivie et plus pérenne. Le choix du lundi permettait aussi de faire un clin d'oeil aux "lundis sans viande" des Américains pendant la Première Guerre Mondiale et de se démarquer du jeûne du vendredi, pratiqué dans certaines religions.
Motivation et dissémination
Basée sur une invitation et non une obligation, la campagne puise ses racines dans différentes inspirations : l'utilité médicale vantée par les professionnels de santé qui veulent ainsi lutter contre l’obésité et le diabète, l'utilité écologique mise en avant par les scientifiques qui alertent sur le coût environnemental de la production de viande et l'utilité sociale d'une réflexion sur nos modes de vie soutenue par les individuels, les collectivités et les enseignants.
La campagne initiale Meatless Monday portée par une association new-yorkaise a essaimé et de nombreuses associations nationales ont été crées avec la traduction du dénominateur commun : lundi sans viande au Québec, un jour végétarien en France, luntiang lunes aux Philippines, Köttfri mondag en Suède, etc.
Les sites des différentes associations nationales expliquent et promeuvent ce concept qui diminuerait les risques de maladies cardiovasculaires, de cancer, de diabète,... et réduirait grandement les ponctions de l'homme sur l'environnement.
Mais ils rendent aussi l'implication plus facile en proposant des menus sans viande et des recettes originales. Plusieurs d'entre eux proposent des kits pour permettre aux intéressés d'initier ce type d'initiative autour d'eux.
Retour sur l'initiative de Los Angeles
La mesure prise par la mairie de Los Angeles n'est pas une loi mais le lancement d'une campagne à l'échelle de la ville. Elle fédère les initiatives des restaurateurs privés et publics de la commune et met à disposition des outils de réflexion.
De précédentes décisions municipales sur le thème de l'alimentation avait déjà pour but de soutenir les productions locales et les choix alimentaires durables, en interdisant par exemple la création de nouveaux fast-food dans le sud de Los Angeles.
Les municipalités de San Francisco et de Washington avaient déjà adopté en 2010 des résolutions favorables au lundi végétarien et Sodexo, grande entreprise de restauration collective, propose une option "Lundi végétarien", suivie entre autres par 900 hôpitaux depuis janvier 2011.
En Europe
La Belgique a ouvert la route des initiatives à l'échelle de la ville avec des "jeudis sans viande" à Gand : depuis 2009, les écoles, les hôpitaux, les restaurations collectives et plus d’une centaine de restaurants de la ville ne servent pas de viande une fois par semaine.
Elle a été rejointe par Eupen et Hasselt qui a adopté le jour végétarien hebdomadaire.
A Bruxelles, la campagne pour le jeudi végétarien lancée en mai 2011 bénéficie du soutien des autorités et se concrétise.
En Suisse, Lausanne a instauré la journée végétarienne hebdomadaire dans les cantines scolaires depuis la rentrée 2011.
La Suède, la Norvège, les Pays-Bas, l'Espagne, le Royaume-Uni, la Croatie ou la Slovénie ont également lancé de nombreuses initiatives.
En France
De nombreuses initiatives sont lancées par les particuliers et les collectivités françaises.
Certaines proviennent d'une démarche plus large, alliant la promotion des produits bio et locaux avec la possibilité d'opter pour un menu végétarien dans les cantines scolaires.
Il est impossible de les lister toutes mais en voici quelques-unes :
- la mairie du deuxième arrondissement de Paris a instauré le "mardi sans viande" dans les cantines scolaires en janvier 2009 ;
- les restaurants du personnel de la Ville de Paris proposent un repas végétarien chaque jour ;
- à Strasbourg et dans les communes de la Communauté Urbaine de Strasbourg d'Hoenheim, Illkirch-Graffenstaden, ... les cantines proposent un choix végétarien tous les jours ainsi qu’un repas végétarien pour tous une fois par trimestre.