L’association française des professionnels de la géothermie (AFPG) a élaboré un rapport concernant le marché de la géothermie en France en 2011.
Ce premier bilan dresse l’état de cette filière verte, son utilisation par les particuliers et les collectivités et ses évolutions attendues dans les prochaines années.
Photo : Centrale électrique géothermique de Nesjavellir,
à Þingvellir, en Islande.
La géothermie s’est développée au début des années 1980, avant de connaître une forte évolution du nombre des installations, notamment domestiques, à compter de 2004.
L’utilisation directe de la chaleur est essentiellement basée sur l’exploitation du Dogger en Île-de-France et la haute énergie se caractérise essentiellement par deux installations (l’une en Guadeloupe, l’autre en Alsace).
En 2011, l'utilisation (installations de chauffage, climatisation et production d’eau chaude sanitaire) de cette énergie renouvelable a représenté 3,4 % de la production des énergies vertes (440 000 tonnes équivalent pétrole substituées par an soit 440 ktep, dont 407 pour la très basse énergie et les usages directs et 33 pour la haute énergie).
Les réseaux de chaleur et l’ensemble des installations de géothermie assistées par pompes à chaleur permettent d’alimenter près de 455 000 équivalents logements (dont 180 000, soit 40 %, sont alimentés par des réseaux de chaleur) pour 1,2 millions de Français (soit 1,8 % de la population française).
En 2010, la France se plaçait au 5e rang européen des producteurs de chaleur géothermique avec une production annuelle de 4 150 GWh.
La géothermie bénéficie de soutiens financiers (Fonds chaleur, crédit d’impôt,...).
Cependant, entre 2008 et 2011, la progression du nombre d'équipements en géothermie des habitats collectifs et tertiaires a augmenté de 10,5 % alors qu'elle chutait de 15% pour les particuliers.
Le rapport montre que la progression de la géothermie est importante depuis six ans (doublement de la puissance installée) mais que la tendance doit s'intensifier si la France veut atteindre les 6 500 MWth ciblés pour la production de chaleur à l'horizon 2020.
A ce jour, seules les installations de moins de 100 m de profond et avec une puissance inférieure à 232 kW ne nécessitent aucune autorisation. L'AFPG pointe du doigt le nombre et la diversité des textes réglementaires en vigueur qui ne facilitent pas la plupart des réalisations géothermiques en France.
Les professionnels souhaiteraient voir cette profondeur portée à 200 m ou à une température fixée à 20°C, correspondant à une profondeur moyenne de 300 m. Un décret en préparation et une refonte annoncée du Code minier devraient accorder prochainement à la géothermie des simplifications qui permettront son développement.
Source : Rapport AFPG "La géothermie en France - Étude du marché en 2011"