Copernicus, le programme d’observation de la Terre de l’Union européenne, a une mauvaise nouvelle pour tous les Terriens : l'année 2024 est d'ores et déjà assurée d'être la plus chaude depuis très longtemps.
Pire, sa température moyenne par rapport aux années pré-industrielles sera très certainement au delà des "+1,5°C", seuil érigé en Graal alors qu'il est en soi déjà catastrophique pour de nombreux équilibres.
Le service "changement du climat" du programme d’observation de la Terre de l’Union européenne Copernicus a compilé ses observations pour cette année et, à fin octobre, les scientifiques sont déjà en mesure de nous assurer une chose terrible : elle sera la plus chaude depuis très longtemps et la température moyenne de l'air en surface dépassera les "+1,5°C" par rapport aux années pré-industrielles.
Pour affirmer cela, Copernicus se base sur des données mensuelles qui sont des millards de mesures faites par satellite, navires en mer, avions et stations météo sur toute la planète. Les mesures disponibles jusqu'au 31 octobre ont été analysées. Le chiffre global sur l'année a été obtenu par extrapolation des données jusque fin décembre.
Température moyenne de l'air en surface
Entre janvier et octobre 2024, la température moyenne de l'air en surface a été de 0,71°C au dessus de la moyenne des années 1991-2020 et 0,16°C au dessus de la moyenne de la même période en 2023 : il est donc certain que l'année 2024 battera des records de température moyenne (pour que ça ne soit pas le cas, il faudrait que l'anomalie de température soit de zéro pour les mois de novembre et décembre) et affichera vraisemblablement une anomalie globale annuelle de +1,55 °C.
Anomalies de la température de l'air à la surface de la Terre par pour chaque année entre 1940 et 2024,
la différence de température est calculée par rapport à la période 1850-1900.
Le chiffre pour 2024 est provisoire, calculé d'après les données janvier-octobre.
Source des données : ERA5. Credit : Copernicus Climate Change Service /ECMWF
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Focus sur le mois d'octobre 2024
- Comme en 2023, le mois d'octobre 2024 a vu un air de surface globalement anormalement chaud : la température planétaire moyenne a été de 15,25°C pour l'air en surface, soit 0,80°C au dessus de la moyenne des années 1991-2020 et 1,65°C au dessus de la moyenne des années pré-industrielles. Ce dernier chiffre fait du mois d'octobre le 15e mois sur 16 où la température mensuelle moyenne de l'air de surface a été au delà de +1,5°C par rapport aux années pré-industrielles.
En Europe, octobre 2024 a affiché une température moyenne de 10,83°C, soit une anomalie de +1,23°C par rapport à la moyenne 1991-2020. Il s'agit du 5e mois d'octobre où la température moyenne a battu des records. Octobre 2022 reste un record avec une anomalie de +1,92°C.
Hors d'Europe, les températures étaient au delà des moyennes dans le nord du Canada et très au dessus des moyennes dans le centre et l'ouest des Etats-Unis, au nord du Tibet, au Japon et en Australie. Elles ont été en deça des moyennes dans le centre du Groenland et en Islande.
Anomalies de la température de l'air à la surface de la Terre par pour mois de chaque année entre 1940 et 2024, la différence de température est calculée par rapport à la période 1850-1900.
Source des données : ERA5. Credit : Copernicus Climate Change Service /ECMWF
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- La température moyenne à la surface des océans situés entre 60°Sud et 60°Nord a été de 20,68°C pour le mois d'octobre 2024 (-0,10°C par rapport à octobre 2023). Le Pacifique équatorial Est et Centre a été en dessous de ses températures moyennes, signe de conditions allant vers La Niña mais de nombreuses autres régions ont affiché des températures d'eau de surface anormalement hautes.
- Les glaces océaniques de l'Arctique ont connu leur 4e plus faible extension, à 19% en dessous de l'extension moyenne pour un mois d'octobre, celles de l'Antarctique leur 2e plus faible extension, à 8% en dessous de la moyenne pour un mois d'octobre.
Anomalies et extrêmes de la température de surface des océans pour octobre 2024.
Les différences de température de l'eau de surface sont calculées par rapport à la période 1991-2020. Les extrêmes (bleu, le plus froid, et rouge, le plus chaud) sont basés sur un classement par rapport à la période 1979-2024. Les zones prises par la glace sont en gris clair.
Source des données : ERA5. Credit : Copernicus Climate Change Service /ECMWF
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- Les précipitations ont été au dessus de la moyenne dans la péninsule ibérique, la France, le nord de l'Italie, la Norvège, le nprd de la Suède et l'est de la Mer noire. Des précipitations massives ont provoqué des inondations subites dans la région de Valence en Espagne (en faisant plus de 200 victimes). Les précipitations et l'humidité des sols ont par contre été sous la moyenne dans l'est de l'Europe, notamment en Russie occidentale, en Grèce et en Turquie occidentale.
Hors d'Europe, des précipitations au dessus de la moyenne ont affecté le sud et l'est de la Chine, Taïwan, la Floride, des régions de l'ouest de l'Australie et la pointe sud du Brésil. En Floride, deux ouragans (Milton et Helene) se sont succédés en moins de deux semaines. Il a par contre fait un temps anormalement sec dans la majorité des Etats-Unis, les terres centrales de l'Australie, une grande partie du sud de l'Afrique, Madagascar et dans certaines régions de l'Argentine et du Chili. La pénurie de précipitation se poursuit à travers les Etats-Unis où elles affectent un nombre record de personnes.
Source
Communiqué de presse de Copernicus - "2024 virtually certain to be the warmest year and first year above 1.5°C" - 6 novembre 2024