Je suis quotidiennement les recherches qui se font sur le Covid-19 mais Noël approchant, avec sa ribambelle de craintes et contraintes dues au Covid-19, j'ai fait le point sur le fameux "les enfants ne sont pas contagieux".
Voici donc un article un peu particulier : au départ, je faisais un texte pour les membres de ma famille... mais, finalement, je partage (et complète) ici quelques infos sur le Covid-19 et les coronavirus en général.
Bonne lecture et bonnes Fêtes !
Pourquoi a-t-on dit que "les enfants ne sont pas contagieux" pour le Covid-19 ?
Ce fameux "les enfants ne sont pas contagieux" a été répandu d'abord au printemps : on connaissait peu ce virus qui venait de nous tomber dessus et, faute de tests, on confondait encore beaucoup "être sain" et "n'avoir pas de symptômes". Puis, récemment, il a resurgi dans les discussions, à peine mis en cause, suite à une dépêche de l'AFP de début novembre dont une partie a été reprise sans "prendre de gants" et en simplifiant de façon exagérée.
Voilà ce que l'on sait.
Tout d'abord les enfants n'attrapent pas moins le Covid-19 (normal, ils ne sont pas hermétiques !).
Par contre, ils l'hébergent moins longtemps... parce qu'ils s'en défendent mieux.
Pourquoi ? L'hypothèse privilégiée à ce jour est qu'ils ont un système immunitaire plus neuf donc plus habitué à se défendre chaque jour contre de nouveaux virus de tous poils et, manifestement, aussi contre ce coronavirus. Mais l'effet s'estompe avec l'âge : à 3 ans et à 10 ans, ce n'est pas pareil du tout.
Conclusion ?
Statistiquement, sur la durée, les enfants sont un "moindre risque" (et ce, d'autant plus qu'ils sont jeunes) MAIS, à un temps T, tous sont potentiellement contagieux, au même titre qu'un adulte.
Pourquoi ont-ils moins de symptômes ?
Il est avéré que les enfants - à quelques exceptions près tout de même - développent moins de symptômes que les adultes quand ils sont contaminés.
Cela s'expliquerait vraisemblablement parce que le "système immunitaire neuf" des enfants a aussi une réaction différente, plus "soft", car il est habitué à rencontrer de nouveaux virus.
Et cela joue notamment au niveau de la cytokine impliquée dans la réaction du corps face au virus (les symptômes graves chez l'adulte font souvent suite à la "tempête de cytokine" qui se déclenche).
Quelles études ont été faites sur les enfants spécifiquement ?
La synthèse d'infos qui précède provient des résultats des recherches faites à ce jour et elle se base donc surtout sur des études au niveau biologique (qui commencent à être bien consolidées).
Il y a peu d'études statistiques sur la contagiosité des enfants car, étant asymptomatiques, c'est difficile de les repérer...
Les études sorties pour l'instant vont dans un sens ou dans l'autre car elles sont, du coup, biaisées (trop peu de cas pour une statistique fiable et/ou situations particulières et/ou en période de confinements sans scolarisation et/ou dans des pays où il y a peu d'enfants ou peu école...).
Une bonne nouvelle !
Porter le masque (à tous âges) est impératif, mais il aurait aussi un effet secondaire formidable : si on croise un malade, on inhale quand même peut-être des exemplaires de virus... mais, en nombre restreint. Ainsi, on s'expose quand même au virus, à "petite dose" et cela produirait donc un apprentissage du système immunitaire. Une chance supplémentaire que l'organisme ne déclenche pas ensuite la fameuse tempête de cytokine !
Attention, je n'écris pas d'aller voir exprès des personnes malades ou de vous exposer intentionnellement !
Cet apprentissage à l'âge adulte expliquerait aussi que certaines personnes ne sont jamais tombées vraiment malades même dans un environnement manifestement infesté de Covid-19 : il est possible qu'elles avaient gardé trace d'avoir déjà rencontré d'autres coronavirus ou d'avoir croisé le Covid-19 à dose si faible que l'événement a juste servi à cet "apprentissage"...
C'est néanmoins là seulement l'une des explications possibles : on ne sait pas combien de temps dure l'immunité après avoir été malade puis guéri du Covid-19, on n'a pas d'estimation précise de la charge virale (la quantité d'exemplaires de virus initiale qui rend vraiment malade) et on ne connaît pas encore précisément l'influence des facteurs génétiques (la façon d'agir du Covid-19 est un processus particulier dans lequel certains paramètres dépendent des particularités génétiques de chacun).
Quoi ? J'ai déjà rencontré des coronavirus ??
Vraisemblablement ! Il y a des milliers de coronavirus différents, de souche initiale toujours spécifique à un animal particulier (les chauve-souris, certes, mais aussi oiseaux, lapins, chiens, chats, cochons, bovins,...).
Seuls 7 coronavirus (du genre "betacoronavirus") sont humains ou passés chez l'être humain dont 3 avec des formes graves et des pandémies : le SARS-CoV en 2002, le MERS-CoV en 2012... et le SARS-CoV-2 qu'on appelle Covid-19.
Le Covid-19 est en fait un ensemble de souches humaines très similaires, toutes issues du betacoronavirus de la souche "chauve-souris" qui a transité par un deuxième animal hôte - la civette palmiste masquée et un autre, non identifié à ce jour - avant de nous arriver... Le brave pangolin - déjà menacé d'extinction - n'y est d'ailleurs vraisemblablement pour rien.
Mais cette épidémie nous force à réaliser qu'humains, animaux et respect de l'environnement sont liés. Les passages de virus entre espèces, dans les deux sens et humains inclus, risquent fort de se multiplier si on ne redonne pas aux animaux l'espace vital dont ils ont besoin, dans des écosystèmes "vivables". De plus en plus de scientifiques de tous horizons plaident pour ce "One Health" : la santé pour tous, y compris la Terre !
Pour finir : un fait aberrant
Les chercheurs et praticiens vétérinaires ont une grande expertise des coronavirus et grande habitude d'étudier et gérer les épidémies de coronavirus parmi toutes sortes d'animaux... mais ils sont totalement laissés de côté dans la gestion de la crise sanitaire.
Soyez prudents et protégez-vous : respectez une distanciation physique (2 mètres est idéal), |